Archive for décembre 2022

Haiku du feu

12 décembre 2022

De tes yeux, je suis

Le feu si incandescent

Qu’il ne s’éteint pas.

Dans ta vie, je suis

La lumière infinie

Qui ne ternit point.

Divagation

7 décembre 2022

Ce texte m’est presque apparu tel quel durant cette nuit, où j’étais malade. Avais-je de la fièvre? Je ne sais pas, mais probablement, oui.

La jeune paysanne vaquait à ses occupations au bord de la forêt entourant son village quand elle fut aperçue par un seigneur fieffé des parages. Il ne lui en fallut pas plus, lui qui était marié depuis vingt ans à la même femme, mère de 9 enfants de surcroît et en surpoids. Il s’approcha et sans autre forme de présentation viola la jeune fille à même le sol. Ce viol, raconte-t-on, généra trois gosses. La fille n’étant pas mariée et même ayant clamé son innocence à qui voulait l’entendre, personne ne la crut et tout le village lui tourna le dos. Ceci n’empêche qu’à la naissance des trois garçons, ceux-ci furent arrachés à leur mère, et l’un donné au charpentier, l’autre au chasseur et le troisième au chef du village. Un garçon est un bien inestimable et une main d’œuvre non négligeable même s’il nécessitait d’être entretenu jusqu’à la fin de l’enfance. Les trois garçons ne se connaissaient pas et ne se sont point rencontrés avant l’âge de dix ans. L’absence de miroirs et la rareté de l’eau comme de l’hygiène font que les gens ne savaient presque pas à quoi ils ressemblaient. Les garçons avaient pour habitude de passer beaucoup de temps à errer et le hasard fit que ce matin-là ils se rencontrèrent au bord du lac. Chacun fut stupéfait que les deux autres renvoyaient la même image et crurent au début qu’ils rêvaient, mais il n’en était rien et comprirent finalement qu’ils étaient tous les trois semblables. Ils ne séparèrent plus depuis ce jour-là, grandirent ensemble pour devenir les plus coquins voleurs et brigands des entours. Dix ans plus tard alors qu’ils étaient en vadrouille, pillant, volant, usurpant les biens d’autrui, sans distinction entre pauvre ou riche, veuve ou vieillard, tout le monde y passait ; ils parvinrent aux abords du fief du seigneur leur père présumé. Ce dernier ayant eu vent des brigandages dans les environs, s’était bien préparé et croyant défendre ses biens sortit avec sa garde composée de deux gringalets. L’un des gardes fut blessé, et l’autre, effrayé prit ses jambes à son cou. Le seigneur voulant intervenir, les trois compères se chargèrent de lui : l’un lui coupa une jambe, l’autre un bras et le troisième lui trancha la tête. Les trois frères occupèrent le château, renvoyèrent ou emprisonnèrent ses occupants et se mirent en devoir de consommer tous les vivres sans rien faire pour les perpétuer.

Illustration générée par l’IA #starryAI d’après une brève description